Familles BOURDIN - BOCHETEL - CAUCHON (Reims) - ANGLURE (d') - de CLEREMBAULT du
CROCQ de VENDEUIL
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Sommaire:
1. BOURDIN (Gilles), né
à Paris en 1517. Chevalier, seigneur d'Assy, Bougival, Santo,
Rouveray, etc., il était probablement fils de Jacques,
conseiller et secrétaire du roi (f 1534) et de Catherine
Brinon. Il fut successivement lieutenant général des
eaux et forêts de France, avocat général au
Parlement et procureur général en 1558. Catholique
ardent et attaché à la maison de Lorraine, il fit
partie de la commission nommée pour juger le prince de Condé
en 1560 et, comme celui-ci refusait de répondre, revendiquant
son droit de n'être jugé que par le Parlement, toutes
Chambres réunies, Bourdin demanda que, vu son refus, il fût
tenu pour convaincu. Il requit en 1569 contre Coligny et contre
Montgommery, coupables de lèse-majesté. Les réformés
l'accusèrent de cruautés à leur endroit; Spifame
prétend qu'il avait changé plusieurs fois de religion
et Th. de Bèze assure qu'il récusait tant de présidents
et de conseillers qu'il ne restait plus guère que ceux qu'il
avait en la main.
II avait une réputation
de science reconnue même par ses adversaires; à
vingt-huit ans il avait composé un commentaire sur les
Thesmophories d'Aristophane, dédié à François
Ier, qui fut publié en 1545. Son principal ouvrage est
Paraphrasis in constituliones regias (édit de 1539), publié
en 1549, plusieurs fois réédité, inséré
dans divers recueils d'ordonnances et traduit par Fontanon en 1606.
Il mourut le 23 janv. 1570. Ronsard le chanta, disant qu'il avait :
... presque tout seul redoré Cet âge de fer où
nous sommes.
F. D'Amboyse, Tumulus
ampliss. viri D. Aegidii Burdini, 1570. — Baillet, Jugements
des savants. — Mém. de Condé, de d'Aubigné,
de Th. de Bèze, de Lestoile. — Auvigny, Vies des hommes
illustres, XIII, XIV, XV. M. Prévost.
(source: dico bio fr)
2. BOURDIN (Jacques),
fils d'un autre Jacques et de Marie Bochetel, fille du secrétaire
d'État aux Finances. Il fut secrétaire d'État
sous Henri II et ses deux successeurs. Succédant aux Finances
en 1549 à son beau-père, il exerça seul ces
fonctions à partir de 1558. Il fut chargé du
département des affaires de Suisse et d'Italie et dressa tous
les mémoires et instructions pour soutenir les droits de
l'Église gallicane et de la couronne de France au concile de
Trente; on en trouve la majeure partie dans le recueil des actes de
ce concile de J. Dupuy. Il fut également employé aux
négociations de Troyes, en 1554, pour conclure la paix avec
l'Angleterre. Réservé, ennemi du faste et considéré
comme administrateur habile, il forma à son école ses
deux neveux, Pierre Brulart et Nicolas de Neufville de Villeroy. Il
mourut le 6 juill. 1567. Il avait demandé à être
enterré sans aucune pompe, ce qui a fait dire qu'il était
attaché à la Réforme; d'autres qui ne mettent
pas en doute ses sentiments catholiques disent qu'il avait agi par un
sentiment d'humilité et de discrétion. Beaucoup de
lettres et mémoires de lui sont conservés au
département des mss. de la Bibliothèque nationale.
Nicolas, son fils, qui
avait obtenu la survivance du secrétariat aux Finances, fut
employé par Henri III dans des négociations relatives
au renouvellement de l'alliance avec les Suisses (1582). Envoyé
ensuite en qualité de résident du roi près de la
république de Raguse, il mourut dans cette ville.
Un autre Nicolas,
apparemment petit-fils de Jacques, fit partie de l'académie de
l'abbé d'Aubignac et mourut gouverneur de Vitry-le-François
en 1676. Il a publié quelques ouvrages d'astrologie dont
L'Uranie ou la traduction des quatre livres des jugements des astres,
de Claude Ptolémée, 1640, et le Centilogue, 1651.
Fauvelet du Toc, Hist.
des secret. d'État, 102-08. — Rott, Hist. de la représ,
dipl. de la France, i et n. — Lettres de Catherine de Médicis.
— Archives hist. de Gascogne, xvi, 21. — Mémoires
de Vieilleville, de Boyvin du Villars. — Bibl. nat., Cabinet
des titres et ms. fr. 17257. M. Prévost.
(source: dico bio fr)
1. BOCHETEL (Famille).
Elle est issue de Jean, originaire de Reims, fixé à
Bourges par suite de son mariage avec une sœur de Jacques
Coeur. Contrôleur de la Chambre aux deniers avant janv. 1437 et
chargé de lever 1 000 écus d'or sur le clergé du
Languedoc, notaire et secrétaire de Charles VII avant le 15
sept. 1439, il fut nommé le 20 déc. 1440 contrôleur
de la Chambre aux deniers du dauphin Louis, qu'il accompagna dans son
apanage. Il assista à la réunion des États du 18
févr. 1447, fut pourvu en mars de la même année
du secrétariat en la chancellerie de Dauphiné, du
greffe de la cour de Vienne et, le 5 déc, devint contrôleur
des finances du Dauphiné, enfin commis à la trésorerie
et recette générale des finances de la reine Marie
d'Anjou, le 10 juill. 1454. Après l'avènement de Louis
XI il fut clerc de la Chambre des comptes. Il disparaît après
le 10 févr. 1469. Son petit-fils Bernardin, époux de
Catherine Babouin, fut père de Guillaume, sieur de Sassy. Ce
dernier épousa Marie de Morvillier, dont il eut notamment
Bernardin, évêque de Rennes, et Jacques, sieur de La
Forêt, qui hérita de son père, en 1557, les
offices de trésorier du dauphin, de greffier de l'ordre de
S.Michel, de secrétaire de la chambre du roi, de contrôleur
des guerres, qui fut gentilhomme de la chambre, maître d'hôtel
du roi (1563), chevalier de l'ordre (1578), ambassadeur
extraordinaire en Suisse en sept. 1557, en Flandre en 1560,
conseiller d'État et testa en févr. 1595. N'ayant eu de
son mariage avec Marie de Morogues qu'une fille, Marie, épouse
de Michel de Castelnau, il adopta son neveu, Jacques de
Castelnau-Mauvissière.
Hist. généal.
de la maison des Bochetel, s. d.
Roman d'Amat.
(source: dico bio fr)
2. BOCHETEL
(Bernardin), (fils de Guillaume) évêque de Rennes. Il
fut pourvu de l'abbaye de S.-Laurent (dioc. d'Auxerre), dont il prit
le nom. Initié aux affaires par son père et par son
oncle Jean de Morvillier, nommé maître des requêtes
de l'hôtel du roi, il fut employé ainsi que La Rochepot
à des négociations avec l'Angleterre en 1550 et, au
début de 1554, envoyé en même temps que Charles
de Marillac pour discuter avec Albert, margrave de Brandebourg, de la
mise en liberté du duc d'Aumale. Rentré à Paris
peu après, il fut désigné pour la Suisse comme
ambassadeur ordinaire, le 5 oct. suivant. Il s'efforça de
maintenir l'unité religieuse des cantons, empêcha le
Valais d'annexer le Val d'Aoste, fit des levées de
mercenaires, tenta d'entraver celles de l'Espagne. Après la
défaite de S.-Quentin, le 9 août 1557, il fut chargé
d'organiser la défense de Lyon et de la Bresse, rejeta, en
oct., les Impériaux de Mâcon, puis de Franche-Comté.
II fut rappelé en juin 1558.
Le 23 mai 1560, il fut
renvoyé auprès de l'empereur pour l'informer des
intrigues du roi de Navarre avec les princes allemands et pour
l'inviter à les rompre; en 1562, il fut accrédité
auprès de lui comme ambassadeur, et mêlé aux
négociations du mariage de Charles IX avec Elisabeth
d'Autriche; il prépara une entrevue de Maximilien avec
Catherine de Médicis en sept. 1564. Ambassadeur ordinaire dans
l'Empire le 17 août 1567, il proclama le bon droit du roi dans
sa lutte contre les huguenots, tenta d'interdire l'union des princes
luthériens, et particulièrement de l'électeur
palatin, avec Condé. En sept. 1568, il fut envoyé
auprès d'Elisabeth d'Angleterre pour protester contre les
propos tenus par son ambassadeur en France, H. Norris. Il retourna
ensuite à Vienne, fut rappelé le 28 févr. 1569
et nommé conseiller d'État le 24 janv. 1570. Il dut
mourir peu après. Nommé évêque de Rennes
en 1558, il n'avait pas été sacré. Il
démissionna en 1565.
Roman d'Amat.
(source: dico bio fr)
3. BOCHETEL
(Guillaume), homme d'État. D'abord greffier des aides et
gabelles en l'élection de Berry, il reçut, le 27 juill.
1518, des provisions de clerc notaire de la chambre du roi et
rédigea, à ce titre, l'ordonnance de févr. 1522
sur la dispersion des gens de guerre. Le 16 déc. 1529, il fut
envoyé en Espagne avec le vicomte de Turenne, pour traiter du
mariage de François Ier avec Éléonore de
Portugal. Le 22 août 1530, il reçut une commission de
secrétaire du roi signant aux finances et, le 28 août
1532, une autre de secrétaire des finances. Il servit
désormais le roi dans toutes les grandes affaires et
contresigna nombre de ses actes. Le 12 mai 1535, il est en mission à
Calais avec l'amiral Chabot pour négocier avec l'Angleterre;
il est mêlé, en avr. 1537, au procès du
connétable de liourbon et de sa famille, va à Leucate,
la même année, pour traiter de la paix avec l'empereur,
accompagne le roi en Piémont en janv. 1538. Il est nommé
greffier de l'ordre de S.-Michel le 29 sept. 1542 et, s'il ne fut pas
mêlé aux négociations du traité de Crépy,
il conclut et signa, le 7 juin 1546, celui d'Ardres avec Henri VIII
d'Angleterre. Honoré de pensions royales, enrichi des
dépouilles des ennemis de l'État, il testa le 25 avr.
1557 et mourut l'année suivante. I1 a public quelques
opuscules : Le sacre de la reine Eléonore, 1530; L'entrée
de la reine à Paris, 1531.
Bibl. nat., mss. fr.
17827, 23515, 23517. — Catal. des actes de Prançois I°\
passim. Roman d'Amat.
(source: dico bio fr)
1. CAUCHON (Charles).
Chevalier, baron du Thour, seigneur de Maupas, né en 1566, il
descendrait, si l'on en croit une généalogie présentée
devant M. de Caumartin et celle établie par E. de Barthélémy,
d'une famille de Reims dont le premier membre célèbre
serait Remy, auquel on attribue, au début du XIVe s., un rôle
peu honorable. On a rattaché, mais sans preuves, cette famille
à celle de l'évêque de Beauvais. Fils de Charles,
écuyer, grand fauconnier du roi de Navarre, et de Françoise
de Roucy, il fut élevé par l'évêque de
Soissons, Charles de Roucy, reçut une bonne éducation
littéraire et composa des poésies qui ont été
publiées sous le titre Reste des vers de la composition de feu
très généreux seigneur Charles de Mau-pas, plus
un éloge du même seigneur, 1638, pièce
extrêmement rare. Il paraissait destiné à une
carrière ecclésiastique; la mort de son frère
lui fit prendre l'épée avec une compagnie de
chevau-légers au service de Henri de Navarre, à l'âge
de quinze ans. Il passait pour être d'une force et d'une
adresse remarquables. Il fit preuve de vaillance au siège
d'Amiens et Henri IV le nomma conseiller d'État. Tallemant,
qui lui consacre une historiette tout à sa louange, dit qu'il
n'était pas d'aussi bonne maison qu'il voulait le faire croire
et qu'il était petit-fils ou arrière-petit-fils d'un
bourgeois de Reims. Henri IV lui avait confié, en 1591, une
mission en Angleterre et Baussonnet dit qu'envoyé à
nouveau dans ce pays en 1606, il aurait empêché l'envoi
d'un corps de 6 000 hommes destiné à aider les rebelles
de France. Il fut ensuite gouverneur du futur Charles IV de Lorraine
et mourut le 28 août 1629. Il avait épousé, en
1600, Anne de Gondi.
Baussonnet, Éloge
en tête de l'éd. du Reste des vers...
M. Prévost.
(source: dico bio fr)
2. CAUCHON (Jérôme).
Seigneur de Treslon et de Faverolles, issu d'une famille champenoise,
il était fils de Renaud-Laurent et d'Anne Brulart, apparentée
au premier président du parlement de Paris. Il était
conseiller au Grand Conseil quand il fut nommé le 7 juill.
1633, l'un des commissaires pour l'établissement du parlement
de Metz, où il devait remplir la charge de conseiller, et où
il fut reçu président à mortier le 1er sept.
1633. Gobineau de Montluisant lui à dédié la
cinquième acrostiche de sa Royale Thémis II prit part
aux travaux qui rendirent la position du parlement de Metz difficile
pendant les vingt premières années de son existence et
mourut à Toul en déc. 1654 n'ayant pas eu d'enfants et
laissant ses biens aux pauvres de Toul.
E. Michel, Biogr. du
pari, de Metz. M. Prévost
(source: dico bio fr)
3. CAUCHON (Pierre). Il
naquit vers 1371 dans la région de Reims et prit les grades de
maître es arts et de licencié en décret à
l'université de Paris, dont il fut recteur dès 1397.
L'année suivante, au IIIe concile de Paris, il se déclarait
partisan de la soustraction d'obédience à Benoît
XIII, puis, après avoir porté l'affaire devant le
Parlement, faisait partie, en 1407, de l'ambassade qui se rendit en
Italie pour sommer l'antipape de souscrire à sa renonciation.
Affilié, dès 1411, au parti exalté qui se
formait à Paris, il fut, en 1413, l'un des meneurs des
journées cabochiennes et l'un des rédacteurs de la
fameuse ordonnance. Banni de Paris le 14 mai 1414, il se rendit près
du duc de Bourgogne Jean sans Peur, dont il était conseiller.
Celui-ci l'envoya au concile de Constance, au début de janv.
1415, pour y défendre la doctrine du tyrannicide professée
par Jean Petit après l'assassinat de Louis Ier d'Orléans,
et aussi pour y gagner des partisans à la cause bourguignonne.
Revenu du concile fin mars 1418 et rentré à Paris en
juill. avec le duc de Bourgogne, il fut désigné, après
les massacres, pour juger les prêtres armagnacs et nommé
maître des requêtes de l'hôtel de Charles VI.
Soutenu par l'Université, il cumulait alors de nombreux
bénéfices, était vidame et chanoine de Reims,
chanoine de Beauvais et de Châlons, archidiacre et chanoine de
Chartres, et plaidait alors pour l'obtention de la prévôté
de Lille qu'il reçut l'année suivante avec un
archidiaconé du diocèse de Châlons. En mars 1420,
deux mois avant la conclusion du traité de Troyes, Cauchon,
était désigné par l'Université, avec
d'autres ecclésiastiques, pour se rendre dans cette ville afin
d'y offrir « aide et conseil » à Charles VI. Peu
après, l'évêché de Beauvais étant
venu à vaquer, Cauchon, recommandé par l'Université,
y fut nommé le 21 août 1420 et le duc de Bourgogne,
Philippe le Bon, assista à sa prise de possession, le 12 janv.
suivant. Désigné en 1422 comme l'un des exécuteurs
testamentaires de Charles VI, et conseiller d'Henry VI d'Angleterre
dès la première année de son règne, il
fut chargé par le régent Bedford d'obtenir les fonds
nécessaires au recouvrement des places de Champagne tenant
pour le dauphin, puis de négocier la promulgation, par le
Parlement, de l'ordonnance du 26 nov. 1425 relative à la
collation des bénéfices et de présider à
la levée sur le clergé normand du double décime
accordé à Henry VI par le pape Martin V. En août
1429, chassé définitivement de son diocèse par
la marche sur Reims, Cauchon se réfugia à Rouen dont le
siège archiépiscopal, devenu vacant deux mois plus
tard, fut sollicité en sa faveur par le duc de Bedford. La
capture de Jeanne d'Arc, le 23 mai 1430, devant Compiègne, sur
le territoire du diocèse de Beauvais, vint donner à
l'ambitieux prélat une occasion exceptionnelle de servir la
cause anglaise. En matière de foi, l'examen de la Pucelle lui
revenait de droit, mais, dépossédé en fait de
son diocèse, il fallait, pour qu'il pût exercer à
Rouen, que l'ordinaire lui accordât concession de territoire.
C'est ce que fit le chapitre, à défaut d'archevêque,
le 28 déc. 1430, trois jours après l'arrivée de
Jeanne d'Arc dans la capitale normande et son incarcération,
non pas en prison ecclésiastique, mais, contrairement au
droit, en prison séculière, dans la tour du château
située « devers les champs ». Poussé par
les princes anglais et les universitaires parisiens dont il était
conservateur des privilèges, entouré d'assesseurs de
son choix gagnés d'avance à l'accusation, Cauchon, sous
couvert ; d'hérésie et de sorcellerie, sut déguiser
habilement une I vengeance politique en un procès de foi
régulièrement conduit en apparence, un « beau
procès », comme il disait. Jeanne d'Arc ne se trompait
pas sur la responsabilité de son juge quand (au dire de Frère
Jean Tout-mouillé) elle cria, avant de monter sur son bûcher,
le 30 mai 1431 : « Évêque, je meurs par vous. »
Les bulles du nouvel archevêque de Rouen, Hugues Des Orges,
avaient été expédiées la veille du
supplice. Cauchon dut se contenter d'un siège suffragant,
l'évêché de Lisieux, où il fut transféré
le 29 janv. 1432. Cette nomination lui permettait de continuer à
résider dans la capitale anglaise, le diocèse de
Lisieux possédant dans le diocèse de Rouen une enclave,
l'exemption de S.-Cande-le-Vieux. Le nouveau diocèse, que
Cauchon devait administrer pendant une dizaine d'années,
demeura jusqu'en 1449 sous la domination anglaise, que le prélat
continuera de servir jusqu'à la fin de sa vie. Dès
1429, il s'était rendu en Angleterre, à la cour d'Henry
VI, puis, l'année suivante, avait reçu ce souverain à
Calais, et, par la suite, l'avait accompagné à Paris
pour le voir sacrer à Notre-Dame, le 17 déc. 1431.
Après avoir été excusé en raison de ses
fonctions par le régent auprès du concile de Bâle,
Cauchon s'y rendit en août 1434. Pendant son séjour dans
cette ville, il apprit qu'il était sous le coup de
l'excommunication pour ne pas avoir acquitté les annates
afférentes à sa translation à Lisieux. Il quitta
Bâle en juill. 1435 pour se rendre au congrès d'Arras
et, l'année suivante, s'employa à maintenir Paris sous
la domination anglaise jusqu'à la capitulation de la Bastille.
Cette même année et la suivante, il siégea aux
États de Normandie, où fut accordée une aide
pour la création de l'université de Caen, en faveur de
laquelle il fera lui-même une donation posthume qui est à
l'origine du collège du Bois. En 1438, envoyé en
Angleterre, il en revint pour assister aux conférences tenues
en juill. et sept. 1439, entre Calais et Gravelines, repassa la mer
pour aller rendre compte de sa mission et revint à Rouen en
1440, après avoir soutenu jusqu'au bout les prétentions
d'Henry VI à la couronne de France. Le 18 déc. 1442, il
décéda subitement à Rouen pendant que son
barbier le rasait. Cauchon fut inhumé dans sa cathédrale,
près de l'autel de la chapelle de la Vierge qu'il avait fait
construire à ses frais et qui porte encore ses armoiries :
d'azur à la fasce d'argent accompagnée de trois
coquilles d'or. Son tombeau (dont Gaignières fit dessiner la
statue gisante) a disparu, mais sa sépulture, demeurée
inviolée, a été reconnue en 1931 au cours d'une
fouille. Sur le couvercle du cercueil en plomb était posée
une crosse en os qui a été détruite en 1944 par
l'incendie du musée du Vieux-Lisieux où elle était
conservée. Cauchon, par son testament, avait prescrit
l'établissement de nombreux obits et autres fondations pieuses
à Reims, Beauvais, Châlons, Rouen, Lisieux... Il a été
en général sévèrement jugé par les
historiens depuis Michelet et Quicherat. De nos jours on a tenté
de réhabiliter sa mémoire, ou tout au moins d'obtenir
le bénéfice de circonstances atténuantes en
faveur de ce prélat qui fut, comme l'a dit Alfred Coville, «
l'homme de toutes les vilaines besognes » de son temps.
B. N. mss. fr. 20884. —
Arch. dép. de la Seine-Mar., série G (inv. somm.,
1868-1912). — N. Deshayes, Mém. pour servir à
l'hist. des év. de Lisieux, 1754; Hist. de l'anc. év.-comté
de Lisieux, n, 172-82. — J. Quicherat, Procès de
condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, dite la
Pucelle, 1841-1849, et tous les écrits sur le procès de
Jeanne d'Arc. — Ch. de Beaurepaire, Notes sur les juges et
assesseurs du procès de condamnation de Jeanne d'Arc,
1888-1889. — A. Sarrazin, P. Cauchon, juge de Jeanne d'Arc,
1901 (note compl. dans Précis analyt. des trav. de Vacad. de
Rouen, 1904-1905). — D. H. G. E., xii, où l'on trouvera
d'autres références. G. Huard.
(source: dico bio fr)
4. CAUCHON DE MAUPAS DU
THOUR
(Henri), évêque
d'Évreux. Il était fils de Charles (voir notice). Né
au Cosson en 1600, il eut Henri IV pour parrain et dut à ses
relations d'être pourvu, dès 1616, de l'importante
abbaye de S.-Denis de Reims, à laquelle il joignit plus tard,
à la mort du cardinal de Richelieu, celle de L'Isle Chauvet,
près de Luçon. Il introduisit la réforme dans le
premier de ces établissements, en y faisant entrer les
génovéfains. Il fut en outre vicaire général
à l'archevêché de Reims et grand aumônier
de la reine Anne d'Autriche. Appelé à l'évêché
du Puy, il fut sacré le 4 oct. 1642 dans la maison des
jésuites de Paris. Il favorisa l'établissement des
Visitandines et installa la congrégation des Filles de
S.-Joseph pour l'éducation de la jeunesse. En 1661, il fut
transféré à Évreux mais, dès sa
nomination, il fut envoyé à Rome, sur ordre du roi,
pour solliciter la béatification de François de Sales;
le 3 mars, il était nommé assistant au trône
pontifical. Il ne prit possession de son siège qu'en mars
1664, sur l'ordre formel du pape Alexandre VIII, et tint un synode au
mois de mai. Il établit, en 1667, un séminaire qu'il
confia aux Eudistes, prit parti contre les jansénistes et
exila à Vire l'abbé Le Métayer, auteur d'un
pamphlet intitulé L'abbé commendataire. Il s'était
démis de ses abbayes au profit de son neveu Coligny quand il
périt dans un accident de voiture en févr. 1681.
E. de Barthélémy,
Généal. de la famille Cauchon. — Le Brasseur,
Hist. de Vévêché-comté d'Ëvreux. —
Chassant, Hist. des évêques d'Évreux. —
Gallia christ., n, xi. — Char-pillon, Dict. de l'Eure. —
Bonnenfant, Hist. du dioc. d'Évreux. M. Prévost.
(source: dico bio fr)
7. ANGLURE (Jean d'),
fils de Henry d'Anglure, né vers 1554, appartenant au diocèse
de Toul et ordonné prêtre, fut prévôt des
chanoines de Saint-Georges de Nancy en 1574, prieur commendataire de
Saint-Nicolas-du-Port, chancelier de Remiremont et conseiller d'État
de Charles III, duc de Lorraine. Peut-être menait-il une vie
peu cléricale, résidant tantôt à Nancy,
tantôt chez sa mère, en Bourgogne, ou de côté
et d'autre, dit-il lui-même. Le duc de Lorraine l'em-ploya à
la collecte des subsides imposés aux établissements
religieux. S'étant démis de sa charge de pré-vôt,
il manifesta l'intention d'embrasser la vie régulière
et alla trouver François Thouvenin, abbé de
Bouzonville, et, muni de lettres de recommandation du duc de
Lorraine, demanda à être admis dans la comunauté.
Il voulait même obtenir des provisions d'abbé pour le
cas où le titulaire viendrait à décéder,
L'abbé refusa toujours de l'admettre, bien qu'il fût
reyenu à la charge à plusieurs reprises; finalement, à
la suite de divers mauvais propos, il frappa d'un couteau l'abbé
déjà malade, sans se rendre compte, dit-il, de
l'endroit où il l'atteignait. Il le blessa au cou, et l'abbé
en mourut (1588). Poursuivi et arrêté, Jean d'Anglure
fut accusé non seulement de ce meurtre, mais encore d'avoir
tenté précédemment d'empoisonner l'abbé,
qui en fait avait été malade, et de l'étrangler.
L'affaire ne se termina pas rapidement, car les procédures
confinuaient encore en 1607, et l'abbé alla à Rome pour
tenter d'obtenir la grâce de ses « sinistres déportements
».
Bibliographie. —
Bibl. nat., Pièces originales, vol. 67, p. 225 sq. —
Bull, de la Soc. d'archéol. lorraine, t. i, 1849, p LIII.
| M. Prévost.
(source: dico bio fr)
8 ANGLURE (Jeanne d'),
abbesse de Remiremont de 1474 à 1505. Elle était fille
de Simon d'Anglure seigneur d'Estoges, et d'Isabelle Du Châtelet.
Elle succédait à Alix de Paroy, qui avait quitté
la ville en même temps que son chapitre, à cause de la
peste. Le parti bourguignon, nombreux au chapitre, avait nommé
Elisabeth-Catherine de Neufchâtel, âgée de 18 ans,
sœur de l'évêque de Toul. Le parti lorrain lui
opposa Jeanne d'Anglure, qui fut élue en 1473. L'affaire ayant
été déférée à Rome, le pape
se prononça en faveur de Jeanne d'Anglure, âgée
de 40 ans. Elle prit possession le 11 mars 1474. L'abbaye souffrit
des guerres, non dans ses bâti-ments eux-mêmes, mais dans
ses domaines. L'agriculture y fut ruinée et la misère
devenait générale. Jeanne d'Anglure, pour y porter
remède, fonda l'hôpital de Vittel et le dota. Elle
obtint, en 1489, la réduction à 20 florins d'or de la
redevance due par sa maison au Saint-Siège. L'enquête
faite avant que fût obtenue cette réduction établit
que les revenus de l'église étaient diminués des
deux tiers et que, cependant, le service religieux y était
célébré avec autant d'exac-titude et de
magnificence qu'autrefois. Jeanne d'Anglure mourut le 9 avril 1505.
Elle avait fait divers dons à son église, et un
bas-relief sur une porte extérieure la représentait.
Bibliographie. —
Gallia christ., t. xiii, 1786, col. 1407. — A. Guinot, Étude
hist. sur l'abbaye de Remiremont, 1859, p. 174-175.
M. Prévost.
9. ANGLURE
(Marie-Reine, marquise d') (XVIIIe siècle). Elle a tenu une
place importante dans la littérature judiciaire et dans les
discussions relatives aux questions d'état civil des
protestants. Elle était fille d'une catholique, Mme de Laurès,
qui avait épousé, en 1745, un protestant, M. Petit de
La Burthe. Le mariage n'avait pas été béni par
un prêtre et n'avait point été inscrit sur les
registres de l'Église catholique. De cette union était
née une enfant, Marie-Reine, qui avait épousé un
capitaine de dragons, le marquis d'Anglure. Après la mort de
son père, survenue le 10 octobre 1780, Mme d'Anglure fut
étonnée de voir ses cousins germains, les sieurs Petit,
s'emparer d'une succession qu'elle considérait comme sa
propriété. Ayant intenté une action devant le
sénéchal de Bordeaux, elle fut déboutée,
par arrêt du 12 août 1783, sous prétexte que le
mariage de son père n'était point valable, et qu'elle
était par suite une enfant naturelle. M. de Sèze, alors
avocat à Bordeaux, avait plaidé pour elle. Elle
s'adressa, pour défendre ses intérêts, à
Élie de Beaumont, qui mourut peu de temps après, et
ensuite au célèbre avocat Target, qui, bien que
catholique, avait déjà protesté contre les édits
frappant les huguenots. Mme d'Anglure s'étant adressée
au conseil des dépêches, en invoquant la déclaration
du 13 décembre 1698, Target rédigea un long mémoire,
paru en 1787, qui eut plusieurs éditions, et dont la
publication fut un véritable événement : «
II fera révolution », disait Au-geard, secrétaire
des commandements de la reine. De fait, Target, à la suite de
ce mémoire qui lui avait valu de nombreux compliments et aussi
des invectives, fut chargé de travailler à la rédaction
de la loi sur les protestants. En même temps (25 août
1787), il obtenait, pour l'affaire de Mme d'Anglure, une victoire
complète. L'arrêt de Bordeaux était cassé,
la preuve par témoins ordonnée, et Mme d'Anglure
recevait 60 000 livres de provision. Le procès de Mme
d'Anglure, en étant porté devant le conseil des
dépêches, avait provoqué l'édit de 1787.
Bibliographie. —
Target, Consultation sur l'affaire de la dame marquise d'Anglure
contre les sieurs Petit, dans laquelle Von traite du mariage et de
l'état des protestants, 1787. — Cochu, Mém. au
conseil des dépêches pour dame Marie-Reine Petit de La
Burthe, marquise d'Anglure, contre le sieur Pierre Petit... (On
trouvera d'autres indications au Catal. des factums de la Bibl. nat.,
par Corda et Trudon des Ormes.) — Bull, de la Soc. d'hist. du
protestantisme franc., t. xxxv, p. 345-346; t. xli, p. 353, 459 sq.;
t. xliii, p. 599-608, 649-650.
M. Prévost.
(source: dico bio fr)
10. ANGLURE (Nicolas
d'), comte de Bourlémont (1620-1706). Il était fils de
Claude d'Anglure, prince d'Amblise, et d'Angélique Diacète
(alias Adjacet), fille de Louis, comte de Châteauvillain. C'est
par erreur que Saint-Simon, qui parle de façon assez peu
précise de l'origine des d'Anglure, dit que Nicolas d'Anglure
était fils d'un autre Nicolas et d'Isabelle Du Châtelet.
Né le 25 février 1620, il servait depuis longtemps déjà
quand il obtint, par commission du 27 février 1647, sur la
démission de son frère, le chevalier de Bourlémont,
un régiment de cavalerie. Il se trouva la même année
au siège et à la prise de La Bassée et de Lens,
à la prise d'Ypres, à la bataille de Lens et à
la reprise de Furmes en 1648. Il leva, par commission du 12 mars
1651, une compagnie franche de 50 hommes pour tenir garnison au
château de Buzancy, et fut créé maréchal
de camp au mois de décembre de la même année. En
avril 1652, son régiment, qui faisait partie des troupes du
maréchal d'Hocquincourt, lesquelles se [SUITE DANS DBF]
16. ANGLURE (René
d'), seigneur de Givry (+ 1562). Il était fils de François
d'Anglure, vicomte d'Estoges, capitaine de Sainte-Menehould, et de
Marie de Vères, sa seconde femme, qu'il avait épousée
alors qu'elle était veuve de Louis de Brichanteau, et au plus
tard en 1531. Brantôme et Michel de Castelnau en font l'éloge,
le disant seigneur de très bonne part, de grande valeur, de
très belle façon et de bonne grâce. Il avait les
titres d'écuyer d'écurie du roi, était capitaine
de 100 chevau-légers en 1554 et de 50 hommes d'armes,
chevalier de l'ordre et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
Il avait d'abord servi en Picardie, puis, quittant la cavalerie, il
avait commandé l'infanterie en Toscane, où il acquit
une haute réputation, tant par ses troupes, qui étaient
belles et bien conduites, que par les bons capitaines qu'il sut
s'attacher. Il fut colonel de l'infanterie française et, quand
Monluc fut rappelé en France en 1557, René d'Anglure
avait été lieutenant du roi à Montalcino. Monluc
l'appréciait et, quand il lui avait été envoyé
avec 13 ou 14 compagnies de gens de pied pour remplacer le sieur de
Melle, il disait : « Je ne perdis au change. » Lors des
guerres civiles, il s'attacha au duc de Guise. Au mois de mai 1562,
il accompagna le comte de Villars et Vieilleville à Orléans
pour aller trouver le prince de Condé afin de traiter avec lui
au sujet de la paix, ils rapportèrent le 26 les propositions
du prince et retournèrent vers lui avec de nouvelles offres du
roi, qui parlait d'éloigner de la cour le duc de Guise, le
connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-André
et s'engageait à observer l'édit de janvier. Il se
trouvait à la bataille de Dreux où les protestants, le
19 décembre 1562, furent battus par l'armée royale et
il périt dans le combat. Il fut très vivement regretté
du duc de Guise, qui fit son épitaphe. Il avait épousé
Jeanne Chabot de Jarnac, le 1er juin 1560, de qui il ne laissa qu'un
fils, le célèbre Anne d'Anglure de Givry. Devenue
veuve, Jeanne épousa dans la suite Claude de La Chastre,
gouverneur d'Orléans et maréchal de France. C'était
une femme superbe et altière, redoutable pour ses vengeances.
Elle cacha, paraît-il, son mariage pendant plusieurs années,
et on a dit qu'elle le faisait par la crainte qu'elle avait de son
jeune fils et de peur qu' « il ne fît du diable et sur
elle et sur l'homme qu'elle avait choisi ». Quand ce fils fut
mort, elle fit publier le mariage.
Bibliographie. —
Brantôme, Œuvres, éd. Lalanne, t. vi, p. 169-172;
t. ix, p. 676-677. — D'Aubigné, Hist. univ.,éd.
de Ruble, t. n, p. 111. —• Mémoires de Castelnau,
éd. Le Laboureur, t. ii, 1731, p. 94-95. —"Monluc,
Commentaires, t. ii, p. 239-240. — Bull, de la Soc. de Vhist.du
protestantisme franc., t. xxv, p. 171. — L.-J. Brouillon, Givry
en Artois* 1887, p. 12-14.
M. Prévost.
(source: dico bio fr)
17. ANGLURE (Saladin
d'), seigneur d'Estoges, était fils de Simon d'Anglure, dit
Saladin, et d'Isabelle Du Châtelet. Son père partagea
ses biens au mois de mars 1463, et Saladin reçut, outre
Estoges, les terres de Nogent et de Mouliherne. Gentilhomme du roi
René d'Anjou, il fut membre du conseil ordinaire résidant
en la ville d'Angers, devint chambellan du duc et chevalier de son
ordre du Croissant, lequel précéda d'une vingtaine
d'années le premier ordre de chevalerie créé par
les rois de France, celui de Saint-Michel. Il jouissait de la plus
grande confiance de son maître, qui lui réservait une
chambre dans sa maison de campagne de Ménitré et lui
donna la terre de Chastel-sur-Moselle et les baronnies de Boursault
et de Givry. Il se trouva mêlé aux négociations
relatives à la cession, par René d'Anjou, de la moitié
de ses domaines, que le roi de France revendiquait à titre
d'héritage de la reine Marie de France, sa sœur. Saladin
d'Anglure avait été accusé par Jean Bressin,
secrétaire de René d'Anjou, de plusieurs méfaits,
notamment de l'avoir mis à la torture pour le punir de
rapports qu'il avait faits. Bressin était inculpé
d'avoir révélé des complots ayant pour but de
mettre en tutelle la personne du roi de France. La crainte de ce qui
pourrait arriver à la suite de tels rapports détermina
Saladin d'Anglure à entrer en marché avec Louis XI, à
qui il offrit de s'employer auprès du roi de Sicile pour le
conduire à faire tout ce qui serait utile au bien de la
France. Louis XI lui donna un sauf-conduit pour venir le trouver en
Languedoc, et le sire d'Anglure se montra exigeant. Il demandait
notamment qu'au cas où il remplirait ses promesses le roi de
France le prît à son set-vice ou sur-le-champ ou quand
lui-même le voudrait, et dès à présent lui
donnât pension, terres et biens, le soutînt envers et
contre tous et fît arrêter les procédures
commencées contre lui. Il fut garant, le 11 avril 1476, de là
promesse faite par René d'Anjou à Louis XI de n'avoir
aucune intelligence avec le duc de Bourgogne ni avec les autres
adversaires du roi. Saladin d'Anglure eut des difficultés avec
les ducs de Lorraine. Le roi Louis XI lui avait donné, sans
doute pour le récompenser de ses services, la seigneurie de
Gondrecourt, pour sa vie seulement, avec la terre de Liffol-le-Grand.
Le duc René II de Lorraine, à qui Gondrecourt
appartenait, n'admit pas cette générosité, et le
sire d'Anglure y renonça d'abord volontairement. Mais, dans la
suite, il se pourvut en Parlement et il obtint en 1491 un arrêt
le remettant en possession des terres en litige. Enfin, sur
l'opposition de René II, il consentit à faire examiner
l'affaire par des commissaires, et l'on parvint à un
accommodement par lequel le duc de Lorraine fut maintenu en
possession de Gondrecourt. Le duc se plaignait des agissements de
Saladin d'Anglure, qui, de son côté, s'adressait au roi
de France. Saladin était accusé (1490-1494) de
détrousser les marchands qui venaient des foires de Paris et
de les mener prisonniers à Sedan, chez Robert de La Marck, qui
faisait alors la guerre au duc. Il se plaignait aussi des autres
membres de la maison d'Anglure, notamment de Colart d'Anglure, frère
de Saladin, et de Simon, son père, qui, ayant eu des
désaccords avec lui, loin de chercher à les régler
selon la justice, s'étaient réfugiés dans le
comté de Bourgogne, puis en Allemagne, pour, de là,
envahir et piller les villages voisins. Saladin d'Anglure, qui mourut
au mois d'août 1499, avait épousé Jeanne de
Neufchâtel, vicomtesse de Blaigny, laquelle vivait encore en
1508. Il laissait deux filles, dont l'une épousa Jean-Antoine
de Lascaris, comte de Tende, et l'autre Jean de Béthune, et un
fils, René, vicomte d'Estoges et de Blaigny, seigneur de
Pont-Sainte-Maxence, qu'il avait reçu à titre viager de
François Ier, le 19 juin 1525, et de La Fère-Champenoise.
Il avait les titres de conseiller et chambellan ordinaire du roi, fut
lieutenant à la compagnie de gens d'armes de René de
Savoie de 1523 à 1525, lieutenant au gouvernement de Dauphiné
et grand maître de Savoie. Il mourut le 6 octobre 1529, s'étant
distingué aux batailles de Ravenne et de Pavie. De Catherine
de Bouzey, qu'il avait épousée en 1485, il avait eu
notamment François d'Anglure, qui fut gouverneur de
Sainte-Menehould (voir notice).
Bibliographie. —
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, 7e éd., t. x, 1854, p.
121-122. — Lettres de Louis XI, éd. Vaesen, t. iv, p.
139; t. x, p. 230. — Lecoy de La Marche, Le roi René,
1875, 1.1, p. 402, 405, 443, 497; t. n, p. 44, 372. — Lettres
de Charles VIII, éd. Pélicier, t. ni, p. 194-195; t.
iv, p. 75, 337-339. — Fleury Vindry, Dict. de Vétat-major
franc., Ire part., 1901, p. 325. — Daniel, Hist. de France, t.
vin, 1755, p. 588. — Catal. des actes de François Ier,
t. v, p. 227, n. 15840; p. 717, n. 18397.
M. Prévost.
(source: dico bio fr)
18. ANGLURE (Valeran
d'), seigneur d'Autricourt, fils aîné de Saladin
d'Anglure et de Jeanne d'Autrey, de la grande famille champenoise,
naquit dans la première moitié du xvie siècle et
périt à Moncontour le 3 octobre 1569, dans les rangs
des huguenots. Capitaine de 100 chevau-légers, il fit partie
de l'armée avec laquelle le duc des Deux-Ponts et le prince
d'Orange s'en allèrent au secours de Condé et de
Coligny, en péril dans les Charentes. Le seigneur
d'Autri-court se distingua dans cette campagne, où il s'empara
d'un château qui protégeait un gué de la Vienne.
A la bataille de Moncontour il s'avança trop avant dans
l'armée des catholiques, refusa de se rendre et fut tué.
Il avait épousé, en 1565, Guillemette d'Amboise, dame
de Tourteron, dont il eut un fils, Josias, et trois filles.
Bibliographie. —
Haag, La France prolestante, 2e éd., t. i, p. 590-591. —
Fleury Vindry, Dict. de Vétat-major franc., Ire part., 1901,
p. 485.
M. Prévost.
19. ANGLURE DE
BOURLÉMONT(Charles-François d'), évêque
d'Aire, de Castres, et archevêque de Toulouse (1605-1669). Il
était fils de Claude d'Anglure et d'Angélique Diacète.
Il entra de bonne heure dans la cléricature, car, dès
1639, outre les titres de conseiller et aumônier du roi, il
était titulaire des abbayes de Beschamps et de
Saint-Pierremont. Il se trouvait en procès avec Gilles Drouin,
qui se disait pourvu de la même abbaye. Il était en
outre primicier du chapitre Saint-Étienne de Metz quand il fut
nommé par le roi au siège d'Aire. Préconisé
par le pape le 16 janvier 1650, il fut sacré dans l'église
des chartreux de Paris le 24 mars. Il ne fit cependant son entrée
dans sa ville épiscopale que l'année suivante. Il vécut
en bons termes avec son chapitre. Pendant les guerres de la Fronde,
son diocèse fut pillé et saccagé par les gens de
guerre à la solde de Gondé et des princes; les prêtres
et les églises eurent beaucoup à souffrir, et, dans
l'enquête faite par ordre du roi, il est souvent question de
prêtres battus et fouettés jusqu'au sang, parfois même
jusqu'à la mort. L'évêque s'efforça
d'atténuer tous ces maux, de soulager la misère, tout
en s'employant à maintenir les populations dans l'obéissance
et en faisant disparaître les traces des guerres. Envoyé
à l'assemblée du clergé par sa province, il n'y
joua qu'un rôle assez effacé. Il s'unit à la
majorité pour écrire au pape qu'elle acceptait avec
respect et soumission la condamnation des cinq propositions de
l'Augustinus. Il donna son approbation au projet présenté
par les jurats de Mont-de-Marsan pour la fondation d'un collège
qui devait être confié aux barnabites. Il ne devait plus
revenir à Aire. L'assemblée du clergé s'était
prolongée jusqu'au 23 mai 1657 et, le 24 juin, il était
transféré à Castres par le roi, transfert qui
fut sanctionné par le pape le 27 août. Peut-être
devait-il ce changement à l'influence de Mazarin, dont il
était, paraît-il, un des « flatteurs » et à
qui il avait écrit, en 1654, au nom des habitants de
Mont-de-Marsan, pour demander la protection de Son Éminence et
dire qu'il se portait garant de leur fidélité. A
Castres, il tint un synode et donna des statuts à son clergé.
Il appela les jésuites à la direction du collège.
Il fut nommé par Louis XIV à Toulouse le 1er juillet
1662, mais il attendit deux années que ses bulles arrivassent;
elles ne furent en effet datées que du 17 octobre 1664. Dans
cette période intermédiaire, il présida les
États de Languedoc en l'absence de l'archevêque de
Narbonne, et c'est à ce moment que furent établies à
Toulouse les filles de la congrégation de l'Enfance de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, par Mme de Mondonville. Il prit
possession de son siège par procureur le 28 octobre et fit son
entrée au mois de mars 1665. Un de ses premiers soins fut de
faire signer le formulaire à tous ceux qui dépendaient
de son autorité, et il publia un mandement à ce sujet.
Il n'était cependant pas ultramontain, car sa conduite en fait
d'approbation de confesseurs est citée comme exemple par F. de
Caulet, évêque de Pamiers, qui s'opposait à ce
que des religieux fussent admis à confesser dans son diocèse.
Il s'entremit pour apaiser les différends entre cet évêque
et ses religieux, mais sans que son intervention donnât
satisfaction à M. de Gaulet. Il rendit une ordonnance
prescrivant aux aspirants aux ordres sacrés de faire avant
cette réception une retraite au séminaire de Caraman,
séminaire auquel il
[SUITE DANS DBF]
(source: dico bio fr)
voir: tutelle de
Albert-François CLERAMBAULT de VANDEUIL fils de +
Albert-François et Marie-Magdelene-Elizabeth de MEULLES AN
Y4226 4.6.1712
de CLEREMBAULT du CROCQ
de VENDEUIL (Louis), maréchal de camp. Il servit d'abord comme
lieutenant d'une compagnie de chevau-légers, et se trouva, le
3 août 1645, à la bataille de Nordlingue, après
laquelle il fut fait capitaine au régiment de cavalerie de
Grammont par commission du 15 du même mois. Il commanda sa
compagnie à la prise d'Heildelberg et de Trèves, la
même année: au siège de Dunkerque, en 1646; à
la prise de la Knoque et de Dixmude, en 1647; au siège d'Ypres
et à la bataille de Lens, en 1648; au siège de Cambray,
à la prise de Condé; au secours de Guise; au siège
et à la bataille de Rethel, en 1650, et à la défaite
de plusieurs détachements de la cavalerie ennemie, en Flandre,
en 1651. Nommé capitaine du même régiment, il le
commanda aux combats de Brelsnau et d'Etampes, en 1652. Il obtint le
grade de maréchal-de-camp, par brevet du 13 juin, et servit en
cette qualité à la bataille du faubourg Saint-Antoine,
le 2 juillet. Il commanda ensuite le régiment de Grammont au
siège de Vervins, de Mouzon et de Sainte-Ménéhould,
en 1653; au secours d'Arras, en 1654; à la prise de
Landrecies, de Condé et de Saint-Guilain en 1655; au siège
et au combat de Valenciennes, en 1656. Il se démit de sa
compagnie, au mois de mai 1657, servit jusqu'à la paix, et
obtint la lieutenance du roi de Doullens, le 20 février 1665.
(source Jullien de Courcelles, dico des généraux
français, 1820-1823)
de CLEREMBAULT
François, marquis de Vendeuil. Servit, dès 1652, dans
le régiment de cavalerie de Grammont; se trouva au combat de
Blesnau; à la bataille de Saint-Antoine, et à la prise
de Vervins, de Rethel et de mouzon, en 1653. Il se trouva aussi à
la levée du siège d'Arras, et au combat livré
sous cette place, en 1634. Il servit aux sièges de Landrecies,
de Condé et de St-Guilain, en 1655; au siège de
Valenciennes, et au combat qui se donna sous les murs de cette ville,
en 1656. Il obtint, au mois de mai 1657, une compagnie dans le même
régiment; se trouva la même année, à la
prise de Saint-Venant; au secours d'Ardres, et à la prise de
Mardick. Il combatit, en 1658, à la bataille de Dunes, et
servit au sièges et à la prise de Dunkerque, de
Bergues, de Dixmude, de Menin et d'Ypres, et à l'armée
de Flandre, en 1659. La suspension d'armes, conclue au moi de mai,
arrêta alors les opérations militaires. La compagnie du
marquis de Vendeuil ayant été réformée,
le 18 avril 1661, il alla servir en Hongrie en qualité de
volontaire, en 1663; il combattit à Saint-Godard, en 1664, et
revint en France, à la fin de l'année. Il entra ensuite
dans les gardes du corps, avec lesquels il fit la campagne de 1667,
et se trouva au sièges de Tournay, de Douai et de Lille. Il
obtint une place d'exempt dans la compagnie des gardes du corps
(depuis Bauveau), au commencement de 1668; se trouva à tous
les sièges que le roi en personne, en 1672, et à celui
de Maestricht; en 1673. Il concourut à la conquête de la
France-Comté en 1674; fut fait deuxième aide-major des
quatre compagnies des gardes du corps du roi, par brevet du 21
juillet; passa en Flande, et combattit avec la plus grande valeur à
Seneff. Il était en 1675, à l'armée qui couvrit
les sièges de dinant, de Huy et de Limbourg. Il eut, le 7 mars
1676, une commission pour tenir rang de mestre de camp de cavalerie;
servit au sièges et à la prise de Condé et de
Bouchain. Il accompagna le roi au siège de Valenciennes, en
1677; passa ensuite dans l'armée commandée par le
maréchal de Créquy, et se distingua avec tout le corps
au combat de Kokesberg. Il obtint le rang d'enseigne dans les gardes
du corps, par brevet du 20 septembre, et marcha, en 1676, aux sièges
et à la prise de Gand et d'Ypres. Il fut fait troisième
lieutenant de la même compagnie des gardes du corps, par brevet
du 1er juillet 1679, et servit, en 1684, à l'armée qui
couvrit le siège de Luxembourg. Crée brigadier, par
brevet du 24 apût 1688, il accompagna M. le Dauphin au siège
de Philisbourg; à la prise de Manheim et de Franckendal, et à
la soumission de Spire et de Worms. Il servit, en 1689, à
l'armée de Flandre; combattit à Valcourt, et finit la
compagne en Allemagne, sous le maréchal de Lorges. Il commanda
la cavalerie de l'armée de Flandre, sous le duc du Maine, par
commission du 12 avril 1690, et se distingua particulièrement
à la bataille de Fleurus. Il devint second lieutenant de sa
compagnie, le 5 septembre, et premier lieutenant le 18 décembre
suivant. Commandant la cavalerie de l'armée du roi, sous le
duc de Maine, par commission du 14 mars 1691, il servit au siège
et à la prise de Mons, passa avec la même commission
dans l'armée commandée par le maréchal de
Luxembourg; contribua à la victoire remportée à
Leuze, et obtint, par provisions du 7 octobre, le gouvernement du
fort Pecquay. Il servit, en 1692, au siège et à la
prise des ville et château de Namur, et combattit à
Steinkerque. Promu au grade de maréchal de camp, par brevet du
30 mars 1693, et employé en cette qualité à
l'armée de la Moselle, sous M. le dauphin, par lettre du 27
avril, il y commanda la cavalerie, sous le duc du Maine, par
commission du 21 mai; servit, en 1694, à l'armée de
Flandre, sous M. le Dauphin et sous le maréchal de Villeroi,
en 1695, 1696 et 1697. Il fut employé au camp de Coudun, près
Compiègne, par lettres du 13 août 1698. En 1700, il
accompagna Philippe V en Espagne, en qualité de lieutenant des
gardes du corps. On l'employa à l'armée d'Allemagne,
sous M. le duc de Bourgogne, par lettres du 21 juin 1701. Créé
lieutenant général, le 29 janvier 1702, il fut employé
à l'armée de Flandre, sous le même duc, par
lettres du 21 avril, et contribua à la défaire des
Hollandais, qui furent repoussés jusqu'à Nimègue.
Il quitta les gardes du corps et le service, au mois de janvier 1703,
et obtint alors la survivance du gouvernement du fort Pecquay pour
son fils ainé. Il mourut en 1712. (source Jullien de
Courcelles, dico généraux français 1820-1823)
copyright Jacques Le Marois - Dernière modification: Oct 2006 - N'oubliez pas de citer vos sources! Il peut y avoir des compléments dans le tableau d'ascendance correspondant (c16)